Depuis le 12 Juillet 2021, à l’annonce des mesures, jusqu’au maintien de l’obligation malgré la levée du pass vaccinal le 14 Mars 2022, en passant par leur suspension le 15 Septembre, ils nous racontent ce qu’ils ont vécu, et surtout comment ils l’ont vécu.
Céline, agent administratif hospitalier :
«À l’annonce du 12 juillet, j’ai eu un sentiment d’injustice qui ne m’a pas quitté depuis. Pourquoi nous ? Nous, qui prenions toutes les précautions nécessaires ? Alors qu’ils nous affirmaient encore quelques mois auparavant que le masque ne servait à rien, que c’était une grippe, qu’il fallait que ça passe, alors que le Président annonçait publiquement que jamais il ne rendrait la vaccination obligatoire ! Nous sommes devenus d’un coup les Ennemis Publics Numéro 1 ! Ceux qui devaient se faire injecter de force ou bien perdre leur boulot. Depuis cette injustice s’est transformée en dégoût : un dégoût de cette société où personne ne lève le petit doigt pour nous !!!
[Depuis le 15 Septembre, ndlr] Cela a été très dur pour moi d’accepter de l’aide, j’ai tenu autant que j’ai pu... Seule avec 3 enfants ça n’a pas été facile tous les jours mais je ne regrette rien. Une énorme solidarité s’est mise en place au sein des différents collectifs anti - pass, des inconnus sont devenus des amis, une famille....Plusieurs fois, on a rempli mon coffre de courses sans que je le sache. J’ai été à la fois touchée, blessée, émue mais il m’a fallu accepter les mains tendues.
Je ne garderai que le positif, parce que c’est ma philosophie. Certes j’ai perdu mon travail, enfin je suis suspendue sans salaire, mais j’ai tellement gagné en retour ! J’ai gagné l’honneur, la solidarité et la fraternité. J’ai rencontré des gens exceptionnels que jamais je n’aurais pu rencontrer si, ce fameux 12 juillet, notre très cher Président n’avait pas décidé que son unique but serait de nous emmerder !
[Lors de l’annonce de la levée du pass mais du maintien de l’obligation vaccinale pour ma profession, ndlr] J’ai eu l’impression de revivre les annonces du 12 juillet...Comme si l’on revenait à la case départ. Une chose est sûre : je ne lâcherai pas tant que Justice ne sera pas faite, tant qu’ils ne payeront pas pour tout ce qu’ils nous ont fait subir depuis de si long mois, que ce soit financièrement ou psychologiquement ! Tant qu’ils n’avoueront pas publiquement que cette injection est la plus grande mascarade du siècle... Je ne demande qu’une chose, c’est de pouvoir retourner travailler.
Léo, gendarme :
«Lors de l’ annonce du 12 juillet, j’ai ressenti un profond sentiment d ́injustice pour toutes les professions concernées. J’ai pensé à ma maman qui en faisait partie, bien qu’elle soit en arrêt maladie depuis des années, à cause de mauvaises conditions de travail dans le milieu hospitalier. J'espérais que tout ceci ne serait que temporaire mais nous avons vite compris que cela ne le serait pas. L'annonce pour l’obligation vaccinale au sein de la Gendarmerie a été mise en place bien plus discrètement et décrétée environ un mois plus tard.
Pour remédier à ma démission du 15 septembre - Une suspension au sein de la Gendarmerie aurait été un poids inutile à porter - , j’ai enchaîné les petits boulots mais aucun ne m’a procuré autant de satisfaction et de jouissance que mon métier de gendarme. Actuellement, je suis chauffeur pour enfants handicapés. C ́est ce que j'ai trouvé de plus valorisant sur le plan humain.
Les impacts négatifs sont nombreux : dépression, perte d ́amitiés et d’estime des corps militaires, perte du goût de l ́effort, dégoût social, perte de l’ amour de la Patrie et de celui de se lever le matin, pour n’en citer que quelques - uns...Il y a des points positifs également : j’ai rencontré des gens géniaux, que ce soit aux manifestations ou ailleurs. J’ai développé mon esprit critique. J’ai également pu me rapprocher de ma famille et de mes amis.
[Lors de l’annonce du maintien de l’obligation vaccinale même après le 14 Mars, ndlr] Je n’ai eu aucun ressenti car ce n’était pas une surprise. L’inverse m’aurait d’ailleurs étonné. C’est dire à quel point nous nous sommes habitués à cette maltraitance des gouvernements. Mais nous autres, les parias de la société, nous avons plus de force et de morale qu’ils ne le croient. Nous ne pardonnons pas, nous n’oublions pas. Nous leur rendrons coup sur coup avec cet Honneur qui nous caractérise. Nous avons ces valeurs de Liberté, d’Égalité et de Fraternité ancrées en nous.
Lucile, secrétaire médicale :
«[Avant le 12 juillet, ndlr] des rumeurs planaient concernant la vaccination obligatoire pour certains corps de métiers. Je ne voulais pas y croire. Suite à cette fameuse annonce le monde autour de moi s’écroule, plein de questions émergent. Malgré tout, ce n’est pas tout à fait clair pour moi : je suis secrétaire dans le domaine médico-social à l’accueil, entourée de plexiglas, un masque sur le visage, pas soignante. Suis-je vraiment concernée ? Est-ce pertinent ? A force de recherches d'informations à mes questions, je me rends compte que l’étau se resserre et que, même si je ne suis pas en contact avec les enfants porteurs de handicap, je suis soumise à cette obligation. Sacré dilemme: j’ai pris mon poste il y a 10 mois, c’est un travail qui me plaît beaucoup, j’ai réussi à bien m’intégrer et mes collègues sont contents de moi et de mon travail. L’ambiance est bonne, le salaire me convient, les horaires et une certaine flexibilité sont ce qu’il me faut pour gérer travail et famille. LE poste parfait pour moi... Malheureusement, je n’ai pas confiance en ce nouveau vaccin sorti en si peu de temps avec une technologie ARN que l’on ne connaît pas. Quid des effets à long terme ? Est-il si sûr ? N’est-ce pas trop rapide? Pire, la menace de la suspension sans salaire si on refuse de se plier à la doxa. Je n’ai jamais accepté de chantage de ma vie, et celui-ci est inacceptable pour moi. J’ai déjà été soumise aux vaccins obligatoires dans ma précédente profession en crèche, au même titre que dans le domaine médical. Mais cela ne me posait pas de problème, je ne suis pas contre les vaccins, et en ayant choisi cette voie à l’époque, je le savais, et l’avais accepté en connaissance de cause. Mes vacances en août ne sont pas sereines : existe-t-il un moyen d’échapper à cet odieux chantage ? Je consulte régulièrement mes rendez-vous, et j’espère pouvoir donner l’excuse qu’il n’y en a pas pour moi. Peine perdue. Je participe aux manifestations depuis juillet. A part dire que les soignants doivent se mettre en arrêt maladie pour gagner du temps : rien à faire. Et cette solution ne me plaît pas. Après mes congés, nous sommes un petit groupe de collègues à communiquer pour se soutenir et essayer de trouver des solutions. L’idée d’aller aux prud’hommes fait son chemin. Non pas pour attaquer notre employeur, mais pour montrer l’injustice de cette situation nous laissant sans ressource suite à notre suspension. Contrairement à d’autres, j’ai la chance de ne pas avoir été harcelée. Mes collègues et chefs directs ne m’ont jamais menacée ou incitée à me faire piquer, eux-mêmes subissant aussi cette situation.
Nous y voilà, je fais partie de ceux qui ont choisi de ne pas accepter ce chantage. Pourtant, ça aurait été tellement plus simple de s’y plier : je garderais mon travail et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Sauf que je ne supporte pas l’injustice quelle qu’elle soit, j’ai peur des effets indésirables graves qui pourraient advenir sur le long terme et m'inquiète pour mes proches qui ont choisi librement ou non de prendre ces injections... Je suis à la fois plutôt sereine, je vais me battre, et j’ai un peu d’argent de côté pour supporter la situation. J’ai la tête et le coeur pleins de soutien et de belles paroles de mes collègues, que la plupart ont appliqué. Je garderai contact en envoyant un message de temps en temps et j’ai dit à ma chef « oui bien sûr je veux revenir! » C’est parti pour deux mois de suspension, du moins avant que cela ne change à nouveau… Car finalement il s’avère par la suite que le seul moyen de sortir de cette ignominie est de démissionner ou de s’injecter ce produit. Avec une collègue résistante qui est aujourd’hui devenue mon amie, et avec laquelle nous avons lancé la procédure aux prud’hommes, nous nous préparons à faire les vendanges. Cette parenthèse m’a fait le plus grand bien et m’a aussi beaucoup aidée à tenir le coup, à ne pas tourner en rond dans mon salon. J’ai pu faire de belles rencontres, avoir un peu plus d’argent de côté, (ce qui n’est pas négligeable, car j’ai deux adolescents en collège privé) et faire meilleure connaissance avec ma nouvelle amie. Le 15 octobre, jour de stress : c’est le jour de l’audience. Une grande première pour moi... Nous nous sommes défendues seules, nous ne pouvions pas nous payer un avocat. Nous nous sommes aidées d’articles de lois glanés sur le net, et de la plaidoirie d’un prof de droit qu’il avait laissé, pour les personnes comme nous, gratuitement en ligne. Nous nous sommes bien défendues, surtout ma collègue, et l’avocat de la partie adverse a été tellement odieux que même les jurés l’ont arrêté. Les jurés avaient l’air de découvrir que oui, il existe vraiment du personnel suspendu sans rémunération, et étaient curieux de notre situation. Nous n’avions ni perdu ni gagné, les jurés s’étant prononcés incompétents pour juger cette affaire. Par la suite, j’ai contacté quelques agences intérim et envoyé mon CV pour des petites missions. Par un heureux hasard, j’avais vu un témoignage sur un réseau social. Quelqu’un avait pu quand-même toucher le chômage, possible lorsqu’on n’est pas dans le public et qu’on a des droits encore ouverts d’un précédent emploi. Je n’y avais même pas pensé, et j’ai donc tenté ma chance : et ça a marché ! J’ai pu bénéficier de mes droits encore ouverts de mon précédent poste en structure d’accueil de la petite enfance où j’ai travaillé durant 6 ans. Même si je ne perds pas loin de 500€, 1 000€ par mois c’est bien mieux que 0€. Je ne me plains donc pas de ma situation, car je compatis et suis attristée par mes confrères qui n’ont rien, galèrent avec des enfants à charge et cherchent des missions même en usine, des jobs divers, pour s’en sortir. Et je reste révoltée pour eux.
A ce jour j’ai repris mon travail, ayant été testée positive le 10 janvier. Ma suspension a duré quatre mois... Mon père m’a dit que je l’avais bien cherché et que je méritais ce qu’il m’arrive. Sa femme a refusé de venir fêter Noël avec nous. Des prises de tête avec mon frère… Le sujet est devenu clairement tabou et je ne peux plus en parler librement à d’autres par peur que l’on me juge et que l’on me catégorise immédiatement de «méchante-complotiste-bête-qui-tue-les-gens-en-propageant-le-virus-car-elle-regarde-que-des-fakes-sur-le-net-et-qui-est-à-éviter-à-tout-prix».
Des amis devenus ennemis, une confiance en soi qui s’érode, ne plus pouvoir faire de projets mais vivre au jour le jour, garder la tête haute pour ne pas inquiéter encore plus mes ados pour qui les choses ne sont pas simples non plus. La prise de poids me mine aussi : avant j’étais quelqu’un de très actif qui faisait plein d’activités et je me retrouve à ne plus pouvoir faire quoi que soit. J’ai quand même pu compter sur le soutien de mon mari même si lui a choisi la voix de l’injection, sans conviction... Sur ceux de ma soeur, de son chéri, de ma mère, d’amis, de ma nouvelle amie/collègue et j’ai aussi pu faire de belles rencontres lors des manifestations. Je garde toujours espoir que les gens se rendent compte de l’injustice subie, et qu’ils se lèveront tous ensemble pour la liberté de choix, l’abolition de ce chantage. La liberté retrouvée, la réintégration et la réhabilitation de nos suspendus. Oui je sais, je rêve, mais l’espoir aide à tenir et à avancer. Sinon, la dépression guette…
J’ai été très heureuse de pouvoir retrouver le chemin de mon travail. Beaucoup m’ont dit qu’ils étaient très contents de me revoir. Une, qui m’avait faite de belles paroles auparavant, me fait la tête encore aujourd’hui et je crois que je ne saurai jamais pourquoi. Mon enthousiasme s’est vite transformé en déception : pendant mes 4 mois d’absence, mes collègues n’ont pas pu me remplacer et se sont organisées en se répartissant mon travail. Avant mon retour, j’avais reçu de mon employeur un courrier recommandé me disant que je pouvais reprendre mon travail pour deux mois car à compter de deux mois, il fallait que je reçoive au moins une dose pour rester. Le premier jour de ma reprise, on m’a dit oralement, finalement c’est 3 mois... Dans cette optique de court terme, sachant qu’il y avait de fortes chances que je ne voudrais toujours pas de ce produit, elles n’ont pas souhaité changer leur nouvelle organisation. Me voilà donc privée d’au moins 80% de mon travail, et à changer régulièrement de bureau et d’endroit pour travailler avec quelqu’un. Quelques fois l’impression d’être mise au placard... Le travail est devenu ennuyeux, parfois je me sens pire qu’une stagiaire, à faire des photocopies, dépendante de mes collègues, et la frustration de ne plus pouvoir poursuivre tout ce que j’avais mis en place auparavant. Le CSE (Comité Social et Economique) a réussi à faire accepter la légalité de mon certificat de rétablissement de 4 mois, je serai donc à nouveau suspendue vers le 10 mai. Mais cette fois-ci je ne reviendrais pas s’il devait y avoir une nouvelle infection au Covid. Je ne veux pas vivre ça une deuxième fois. Je demanderai une rupture conventionnelle, en espérant que ce soit accepté, et je ferai des formations plus approfondies de Word, Excel, tableur, et pourquoi pas un peu de comptabilité, pour chercher un emploi qui ne nécessite pas l’obligation vaccinale. Et ce sera vraiment avec le coeur lourd que je quitterai mon poste que j’aimais de cette manière, où je m’y voyais jusqu’à la retraite. Et pour ça, je HAIS le gouvernement actuel. J’ai de la rancoeur envers tous ceux qui n’ont pas bougé le petit doigt pour défendre leurs collègues suspendus. La levée du pass ne change rien pour moi puisque l’obligation persiste, et je n’ai pas le coeur à m’asseoir dans un restaurant à côté de gens qui trouvent normal cette ségrégation et injustice mises en place, que tous ces oubliés continuent encore de subir. Je voudrais que ce cauchemar, que nous vivons depuis deux ans maintenant, cesse.»
Cham, assistante dentaire :
«Hors de question ! C’était ma première réaction. Hors de question de me faire injecter un produit expérimental.
Dans un premier temps, j’ai pris rendez-vous avec mon médecin afin d’éviter cette injection vu mon état de santé (allergies). Suite à ça, je suis allée voir un allergologue. Après avoir fait divers examens, j’ai obtenu un certificat stipulant une « forte suspicion d’allergie au PEG » (Polyéthylène glycol), ayant des réactions cutanées lors de l’utilisation de produits d’entretien ou cosmétiques contenant du PEG. Je me suis présentée au centre de vaccination avec ce certificat qui m’a récusée. Ce fut un parcours du combattant, les différentes parties (mon employeur dentiste, l’épouse de mon patron médecin généraliste et la médecine du travail) mettant en doute le bien-fondé de ce certificat. Après que mon médecin traitant a fait parvenir ma contre-indication vaccinale, le médecin conseil de la CPAM m’a délivré mon pass. J’ai repris le travail un mois après cette bataille.
Je ne suis pas suspendue, mais l’ambiance au travail est très compliquée. Mon employeur ne supportant pas que j’ai pu lui tenir tête et ne pas me faire injecter ce produit expérimental qui aurait pu me nuire gravement.
Ma colère reste intacte envers ces décisions injustes [la non ré-intégration du personnel non vacciné suspendu, ndlr] vu les résultats négatifs de cette thérapie génique.
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